vendredi 26 juin 2009

Mes origines BDSM

Lorsque l'on s'est vaguement présenté, la question "mais d'où ça te vient?" arrive généralement ensuite.
Alors on cherche dans sa tête et je vais chercher dans la mienne.

J'ai grandi dans un système matriarcal et quasiment dans un gynécée où deux femmes ont d'abord une importance: ma mère et sa mère.
Ces personnes ont été les seules à se réjouir de ma venue au monde; je me suis imposée sans accord préalable et de fait, je n'étais pas attendue.
On m'estimait inutile puisque ma sœur aînée comblait tous les désirs et était l'objet de tous les ravissements.
Ainsi, j'ai été plus libre.
Libre d'observer, d'analyser, de lire ce que je voulais, voir ce que je voulais.

Et puis, vint le temps où la famille de notre père estima qu'elle devait se charger de faire notre éducation à connotation bourgeoise, nous qui avions été élevées en "sauvages".
Vinrent les leçons de piano, les après-midi broderie, demander la permission avant de quitter la table, équitation, danse, etc ... Le tout dans une ambiance années 50 dont la cuisine était le terrain de jeu et d'apprentissage des premières recettes, comme si le temps s'était arrêté dans cette maison.
J'étais docile pour que les choses se passent bien, qu'on m'accepte alors que ma sœur faisait des esclandres et était toute acceptée.
Première chose: obéir pour être aimée.

Puis après, nos parents nous ont récupérées et est venu le temps de la tyrannie de ma sœur: je devais suivre à la lettre ses exigences et un peu plus tard lorsque j'en eu assez, j'apprenais à la gifler et à la séquestrer, elle se montrait ensuite d'une gentillesse sans égal jusqu'à ce que ça recommence.
Deuxième chose: dominer pour avoir la paix.

Par le divorce de nos parents, la conjecture, nous nous sommes retrouvées pour ainsi dire seules, ne comptant que l'une sur l'autre. La formation d'un couple inséparable et fusionnel qui ne l'a été que par l'école, plus âgée que moi, elle passait les étapes avant moi.
Nous avons été souvent séparées et avons recherché constamment un lien équivalent.
Troisième chose: je serai toujours là pour toi.

Et vint le temps des couples en dehors de la sororité, ceux qui tiennent ou un peu du moins, j'ai alors coupé souvent le contact pour ne pas être jugée dans mes choix qui tenaient souvent plus de la raison qu'autre chose.
Jeune adulte, je devais gérer ma vie, j'en étais maîtresse et le devint dans le sens BDSM.
Ensuite, c'est flou, un genre de descente aux enfers entre raison et déraison.
Quatrième chose: je ne domine que par dépit et rage.

Ultime tentative pour me ranger, vivre un couple traditionnel avec une pointe de fantaisie mais force est de constater que je m'effondre sur moi-même et qu'à la fin, je fuis les ruines de ce monde et erre.
Cinquième chose: je veux mon Maître!

Est-ce qu'il suffit de le souhaiter très fort pour le trouver?
Il semblerait puisque la veille au soir ou plutôt au matin, après avoir éclaté en sanglots, je ne souhaitais plus être errante et le voilà qui se montre... Et que tout devient clair, se justifie et trouve un sens.

Aujourd'hui j'ai cette lecture du passé, ça n'a pas toujours été le cas, j'ai parfois lu ce que je voulais, me mentir était une discipline dans laquelle j'excellais!
Je ne pense pas me tromper étant donné que mon leitmotiv a toujours été de trouver ma place, d'user de toutes mes connaissances et capacités afin de combler le désir de quelqu'un, d'être en échange acceptée telle que je suis même si je suis profondément pour changer ce qui ne va pas chez moi dans l'optique d'être meilleure.
Le fait que j'ai toujours su me transcender pour les autres mais jamais pour moi-même.
Et tout ça ne se justifie que s'il y a M.

mardi 23 juin 2009

Qu'est-ce qu'un Maître?

J'ai l'impression que ces temps-ci, c'est une question récurrente: qu'est-ce qu'un Maître?
Loin de moi l'idée d'imposer une définition vu que même si j'en ai rencontré quelques uns, il n'y a que M que je connais vraiment.
Mais j'ai envie de tenter d'y réfléchir!

Commençons par une certitude, un Maître est une personne.
(Jusqu'ici, tout va bien.)
C'est une personne qui en prend une autre sous son aile, lui assurant conseils, aide, protection.
(Jusque là rien de bien terrible.)
C'est une personne qui en prend une autre sous son aile, lui assurant conseils, aide et protection dans l'idée de l'améliorer.
(C'est pas joli dit comme ça. Et c'est pas tout à fait vrai, parler en termes de généralités ne pourra pas être appliqué ici.)

Mon Maître "le mien à moi fait pour moi", est là pour prendre soin de moi.
Que ce soit parce que j'ai besoin de quelque chose ou tout simplement parce que j'ai besoin de sentir sa présence.
Il m'apprécie, me respecte telle que je suis tout en me guidant dans ce qui est bon pour moi, que ce soit une attitude ou un choix.
Il dirige ma vie sans pour autant la régenter, il m'explique le monde et a réponse à toutes mes questions, même les plus futiles.

M, c'est quelqu'un qui a su se faire respecter et admirer de moi, il possède donc les qualités qui ont engendrées ce comportement chez moi.
Elles doivent être l'intelligence et l'ouverture d'esprit qui va avec, la confiance en lui qui lui confère un charisme à toute épreuve, un esprit juste exempt d'excès; en fin de compte il se maîtrise lui-même.

M est un révélateur, il fait ressortir chez moi des choses insoupçonnées jusque là et donne un sens à des choses qui n'en n'avaient pas.
Juste avec quelques mots il peut éveiller n'importe quel sentiment chez moi: joie, tristesse, colère, etc... Mais il n'en n'abuse pas.
Ou si plutôt, il abuse des sentiments qui pourraient se mettre sous le mot "Bonheur" pour mon bien, ce qui lui fait plaisir.
Les punitions n'ont rien de plaisant mais elles ont un sens et servent à m'améliorer.
M punit sans colère.
Même si je le blesse, il n'est pas fâché. Il n'est intransigeant que si je me blesse.

Il veille vraiment sur moi tant au niveau matériel que spirituel.

Alors, pour l'instant, pour moi, c'est ça un Maître!

samedi 20 juin 2009

L'ordre

Lorsque l'on en cherche une définition, il y en a une kyrielle!
L'ordre est en fait une demande du Dominant auquel le dominé doit se plier ou exécuter puisqu'il l'a reconnu comme autorité.

Suivant la relation qui existe entre les deux, l'ordre pourra être discuté ou non, adapté bien entendu selon la situation mais devra être effectué au mieux de ses capacités par le dominé.

Tout le monde n'accepte pas dans son BDSM et la façon de le vivre qu'il y ait des injonctions, ce n'est pas obligatoire et à la discrétion de chacun mais s'il est entendu que le Maître peut émettre des ordres, la soumise devra obéir.

Si au tout début j'avais le droit d'émettre une remarque, un couinement, une interjection, à présent j'ai pour devoir de me conformer aux ordres le plus rapidement possible ou d'y obéir en premier lieu. ensuite vient le moment où je peux m'exprimer et dire ce que je pense, si j'ai trouvé ça facile ou non et le cas échéant, les difficultés rencontrées.

L'ordre a pour fonction de m'affranchir de ce que je n'aurai pas osé ou de faire une chose que je croyais "pas pour moi".
Ma volonté ou désir n'est pas engagé puisque c'est M qui ordonne, cela a donc pour effet de supprimer la peur à l'idée de faire quelque chose d'inhabituel et enlève la responsabilité d'avoir fait une chose ou une autre tout en ayant le résultat positif du dépassement lorsque c'est fait, et la satisfaction de soi ainsi que la fierté de son Maître.

Il va de soi qu'accepter l'autorité d'autrui ne va pas sans une confiance et si possible absolue.
Sur le principe, un "dominant" pourrait vous dire de vous mettre nu(e) en plein milieu d'un carrefour, vous seriez obligé(e) mais, aucun Maître digne de ce nom vous exposerait à des dangers (ici se faire renverser ou arrêter). Il faut donc s'assurer et savoir que tout ce que fera le Maître que l'on aura choisi sera pour notre bien, aussi bien au couple qu'à l'individu.

Il n'y a que de cette manière à mon sens qu'il est possible de se ranger sous la loi de quelqu'un et accepter d'obéir à ses ordres.
Lorsque l'ordre est la pour s'améliorer, pour se dépasser, pour oser ou changer.

Je ne rentre pas nécessairement sur le blog tous les ordres que je reçois, seulement ceux à long terme.
A ce jour:
-Obéir: je n'ai pas toujours été bien obéissante car je n'avais pas saisi l'ampleur de ce mot, il ne faut pas que je l'oublie.
-M'occuper du blog: je me passionne rapidement pour des choses et d'autres et parfois j'en passe à la trappe au profit d'autres... Je dois être constante et régulière, organisée.
-Être de bonne humeur: par défaut, je ne le suis pas. Si on me demande: "Ça va?" je réponds trop souvent: "Hum, moui, mof" ou alors je mens. Être de bonne humeur est aussi une vue de l'esprit!
-Ne pas me dénigrer: j'en ai parlé précédemment, j'ai tendance à tout voir en noir, le verre à moitié vide et je suis la première à dire des horreurs sur moi. ceci dit, je n'ai pas le droit de mésestimer et dire du mal sur ce qui appartient à mon Maître.

Tous ces ordres sont incontestablement bénéfiques.
(Ils peuvent changer aussi mais sont vrais jusqu'à preuve du contraire).
Il y a aussi des ordres du type: "Assise! Debout! A genoux!" mais tous ont un intérêt, pour mon ou notre bien.

Le collier

Composante importante dans le folklore BDSM, le collier est un cadeau du/de la Dominant(e) au/à la dominé(e); du Maître à sa soumise.
Son but est de signifier de manière visible ou non l'appartenance de la soumise à son Maître et c'est donc elle qui en porte la marque, qui est ainsi "attachée" à son Dominant.
Ce dernier ne porte que peu souvent un signe distinctif puisque le signe le plus visible est la soumise qui se tient près de lui.

Bien entendu, libre à chacun de se créer ses propres codes. Ainsi le collier peut prendre la forme d'un bracelet, d'une bague, d'une chaîne de cheville ou tout autre ornement du corps.

Certains colliers sont des chaînes fines associées à un pendentif, sur lequel on peut faire graver le nom de la soumise, le nom du Maître, un numéro de téléphone ou toute identification que le Dominant trouvera utile de faire figurer ou encore un petit tube en métal qui se dévisse, contenant ces informations.

Nous avons donc là un parallèle avec les colliers que l'on peut mettre sur nos animaux.
Une propriété ainsi visible aux yeux de tous et qui veut aussi dire: "Ne me prenez pas, j'appartiens à quelqu'un!", qui informe par la même tout autre Dominant que cette soumise appartient à un Maître, qu'elle doit le lui désigner si le nouveau venu le souhaite.
Ce principe du médaillon/pendentif peut être adapté sur les bracelets et autre bijoux qui entourent une partie du corps.
Car, l'idée est là: être lié.

D'autres colliers sont de cuir ou en métal rigide et bien plus solide qu'une chaîne fine. Ils ont aussi une utilité autre que le symbole de possession et ont un design proche des colliers pour animaux. Un anneau à l'opposé de la fermeture est riveté afin de pouvoir y accrocher une laisse, un maillon ou mousqueton pour attacher la soumise par ce collier à tout ce que l'on peut imaginer.

C'est de cette manière que la personne soumise donne dans une attitude et une symbolique forte, sa liberté, qu'elle se confie entre les mains de celui qu'elle a choisi.

Le collier peut donc tout aussi bien être un accessoire de jeu qu'une image symbolisant l'appartenance de la soumise à son Maître.

Il est très souvent dit d'une personne soumise et sans Maître ou Maîtresse qu'il/elle est un(e) chien(ne) sans collier.
Le collier définit donc par essence le fait d'être engagé dans une relation particulière, à l'image d'une alliance au doigt des époux, c'est aussi l'idée du cercle qui est à retenir, la soumise se trouvant ainsi au centre de celui-ci, ni commencement ni fin, c'est un symbole éternel et stable.
Sans parler du parallèle à la sexualité qui est évident et fait référence aux organes.

Certains auront à cœur de très vite se lier à leur propriété et le collier rentrera vite en ligne de compte, une fois les premiers accords sur les activités BDSM définis ou encore à la signature d'un contrat.
Pour d'autres c'est quelque chose qui ne viendra qu'à la fin d'une éducation, comme récompense.
Pour d'autres encore, cela viendra à un moment fort de la relation, pour valider un pallier mais non pas encore un résultat définitif.
C'est donc à la discrétion de chacun, il n'y a pas de règles dans le domaine.

Pour ma part, n'ayant jamais appartenu à personne jusque là, je désire autant que je crains ce symbole.
M me l'a dit que j'en aurai un.
Je ne sais pas vraiment quand et je préfère ne pas savoir.
D'un côté c'est très rassurant, savoir que l'on appartient à quelqu'un, qu'il y a un objet qui signifie ce qui n'était alors dit uniquement par des mots.
De l'autre côté, c'est un peu inquiétant car il y aura la responsabilité inhérente à l'acceptation dudit collier: toujours lui faire honneur.

Il est à mon sens incontestable que la présence d'un tel objet sur soi a un pouvoir, celui de savoir se rappeler à notre bon souvenir à chaque mouvement.
Et c'est là le dernier point: le collier est là pour rappeler à la soumise sa promesse, sa position, sa place et c'est la réciproque pour le Maître qui le contemple.

"Putain" de Nelly Arcan

J'ai mis longtemps à terminer ce livre, j'ai eu du mal à le poursuivre parce que je le trouvais cru et peut-être un peu trop à ressasser, l'impression de lire 3 fois la même histoire racontée avec de plus en plus d'acharnement.
Putain raconte donc quelques bribes de la vie d'une prostituée, de comment et pourquoi elle a voulu ce métier; peut-être pour cracher son venin à la face de ses parents, au sien, à celui de son psy.

Le jour, elle est étudiante en littérature, elle préfère étudier le jour garder ce semblant d'existence et avoir sa seconde facette après ses cours.
L'agence dont elle fait partie lui met à disposition une chambre d'hôtel, elle ne doit pas dégrader la chambre et doit au moins vider la poubelle en partant; ce qu'elle ne fait pas toujours, elle aime à contempler le souvenir des hommes passés au fond d'une poubelle, là où finit la jouissance.
Elle passe son temps à feuilleter des magazines féminins en attendant ses clients, se compare, jauge les filles sur papier glacé et réfléchit.
Elle pense à son père très religieux et cherche à démonter ses croyances et son raisonnement, elle pense à sa mère qui "larve" dans son lit à demi-morte, selon ses dires. Elle pense à sa sœur dont elle a fait une putain en prenant son prénom comme pseudonyme, elle pense à son psy rageant qu'il ne se conduise pas comme les hommes qui viennent lui rendre visite.

Est-ce qu'elle est ce qu'on peut appeler une "pute de luxe"?
Toujours est-il qu'elle voyage parfois, qu'elle compte son argent, ne manque de rien et que ce n'est pas dans n'importe quel hôtel qu'elle a une chambre.
Elle brosse aussi le portrait de ses clients qui ne se résume plus qu'à une infinité de sexes en érection, décrit comment elle leur ment en poussant des cris de jouissance à l'extrême, comment elle aime à les humilier s'ils viennent à constater qu'ils ne sont pas les seuls, retrouvant ça et là des poils.

La lecture n'est pas compliquée en soi mais l'auteur fait des retours en arrière, des bonds en avant et toujours considérant âprement le présent.
Pourtant moi qui suis d'ordinaire si négative, cette lecture m'a troublée.
On peut voir les choses comme elles sont ou comme on a envie de les voir.
Cette putain choisit de voir en son psy l'homme qu'elle n'aura jamais puisqu'elle n'a pas droit au bonheur et que, selon ses dires, ça ne lui arrive jamais, jamais elle n'a ce qu'elle veut.
Elle choisit d'incarner sa sœur, décédée sans quoi elle n'aurait jamais existé.
Elle voudrait se trouver face à face avec son père lors d'un rendez-vous et elle rejette sa mère tout en l'incarnant dans son immobilisme et sa dépression.

Je me demande si tout ça n'a pas été écrit pour mettre mal à l'aise les hommes qui louent les services des prostituées... Punir le lecteur pour ne pas s'en prendre au client qu'elle semble pourtant mépriser ou du moins remettre à sa place de client après le passage duquel elle pourrait crier, comme Brel: "Au suivant!".

Qu'est-ce que j'ai appris dans ce livre?
Qu'il y a résolument plus négatif que moi, elle ne s'attaque pas directement mais attaque ses parents et elle à travers, je trouve cela insidieux.
A la fin, après avoir lu le livre, on espère juste que les choses vont s'arranger!

mercredi 17 juin 2009

Tu ne discuteras pas les ordres!

Acte I
En ce moment, j'ai la fâcheuse tendance à discuter les ordres, à croire que mon avis est le meilleur et qu'M a tout intérêt à le prendre en compte.
Je me trompe éperdument, ce n'est pas comme cela que ça fonctionne.
M m'écoute, c'est incontestable, alors c'est quoi cette manie que j'ai en ce moment de discuter les ordres?
J'exécute, certes, mais j'y vais de mon petit commentaire et j'en rajoute encore derrière.

Serait-ce un dernier sursaut de rébellion avant de valider un nouveau pallier?

Je l'ignore, tout ce que je sais pour l'instant c'est que ça ne me rapporte rien de bon: je m'énerve, je boude, M me fait la leçon et puis quand ça intervient plusieurs fois dans la journée, eh bien je me fais punir, ça va de soi!
Je n'aime pas bien être punie, même si ce n'est pas très méchant: M m'isole juste dans mon coin et me laisse m'évertuer, pleurer jusqu'à ce que je sois disposée à m'excuser puis à l'écouter et essayer de comprendre ce qu'il voulait me dire.
A ce moment là on a toujours le même espoir qu'on peut tout comprendre, tout intégrer tout faire et puis revient une espèce de petite réflexion parasite, quelque chose que j'interprète négativement et hop! Je discute!

Je me demande un peu quand ça va s'arrêter, j'en ai un peu assez de ça... De tous ces petits moments que je ne vis pas très bien et qui à la longue pourraient entamer... Enfin non m'entamer moi parce qu'M lui, il est inaltérable!

Acte II
Un mois après avoir écrit ce petit texte, voici la suite ou plutôt ce qui est réellement!
Je n'avais pas vraiment compris mais tout n'est affaire que d'un verbe: obéir.
Obéir ça ne se fait pas à moitié et à ce sujet, le père d'une de mes connaissances avait pour habitude de dire: "Obéir lentement c'est déjà désobéir".
Je ne dois pas discuter ou même essayer d'échapper à un ordre, parce que c'est déjà le contourner, l'arranger à ma sauce.

Ça suggère de faire une confiance sans bornes et c'est peut-être là où j'ai le plus de difficultés...
J'ai la peur latente et toujours présente d'être abandonnée... Moins, c'est sûr, mais elle existe quand même, soit parce qu'on ne m'a pas acceptée, soit parce qu'on ne m'aime plus.
Je suis persuadée qu'en étant très vigilante, donc en ne mettant que partiellement ma confiance entre les mains de quelqu'un, qu'au moins, je le verrais si on a l'intention de m'abandonner.
C'est un peu idiot puisqu'en ce cas on ne peut vivre que dans une peur et "la peur n'évite pas le danger"...

Cet ordre peut donc se muer en: "Obéis"!
Ne pas le faire à moitié, ne pas avoir peur.

A un mois d'intervalle, j'ai déjà changé mais si d'après M, ma soumission est évidente, l'obéissance, mon obéissance est loin de l'être.

Mais quelque part, je suis ravie de devoir progresser, arriver à quelque chose par la main de mon Maître à moi... Lui livrer quelque chose d'inédit parce que je ne doute pas qu'il y aura d'autres actes qui suivront ces deux premiers, que lui obéir sans faille est dans mes cordes...

mercredi 10 juin 2009

"Le fouet" de Martine Roffinella

"Le fouet" de Martine Roffinella est un roman, une fantaisie teintée de vrai et de connu de tous.
Tout commence par la généalogie et voilà que nous apprenons la généalogie sexuelle du personnage principal.
Ses premiers émois, ses découvertes, le tout ponctué d'un fil conducteur: une jeune femme de 30 ans entre dans une petite quincaillerie aux odeurs désuètes et achète un fouet.
Le récit s'emballe et ce fouet prend une place toute personnelle, un prolongement du corps et de la personne. Instrument de plaisir, de pouvoir puis peu à peu de vengeance.
La vengeance contre ceux qui mettent un caractère obscène sur ce qu'est une petite fille, vengeance sur le silence parental, vengeance même sur la mort.

125 pages d'écriture fluide qui transportent jusque dans la peau de ce personnage principal féminin dont j'ai oublié le nom...
Mais peu importent les noms puisqu'ils sont souvent tronqués ou seulement évoqués une fois ou deux au gré des pages.

Ce sont les impressions, la soumission sous-jacente qui l'espace d'un instant devient domination par un seul accessoire.
D'abord l'état des lieux, les définitions et leur passé, ensuite les proies qui se succèdent face à ce fouet irascible et enfin, une fin, véritable mais qui laisse un sourire goguenard au visage et de quoi consoler toutes les petites filles qui sommeillent dans un même idéal.

Nul doute que j'ai apprécié ce livre, pour ce qu'il y a de divertissant et d'amusant dans un retournement de situation, ce qu'il y a de drôle de voir que le héros du livre n'est qu'un objet, autant de convoitises et de frissons qu'il suscite.

La scène qui m'a laissée le plus rêveuse si je peux dire, c'est celle qui prend place dans une brasserie avec la fille n°3, et débute page 67.
J'ai retrouvé la description parfaite de ce qui s'impose parfois à moi, une vision suivie d'une kyrielle de détails où il n'y a ni perfection, ni imperfection mais, désir et une précision acérée... Cet instinct prédateur!
Un verre offert à la fille n°3, une bataille rangée, cachée sous le sceau de la politesse et la peur de créer un scandale, qui plie avec une facilité déconcertante, tout semble si facile!
Le lieux sera les toilettes de la brasserie, et non pas sa maison ou un hôtel, où les cris de jouissance de la fille n°3, prise sans vergogne par le fouet, se répercuteront en échos sur les murs carrelés et où elle restera pantelante, le billet laissé sur un coin du lavabo par celle qui, plus conquérante que jamais, paie son dû.

samedi 6 juin 2009

Je serai là pour toi!


Ce que j'aime avec M c'est qu'il n'est pas toujours question de BDSM ou quelque lettre que ce soit.
Parfois, il est juste là pour moi, pour me remonter le moral, me consoler, pour papoter, raconter tout et n'importe quoi.
Dans ce cas, il me fait parler, me pose des questions, me demande comment s'est passée ma journée, me fait parler de mes activités, résout les éventuels problèmes que je pourrais avoir, s'informe de tout ce qui me concerne de près ou de loin.
J'y réponds très librement, je peux vider mon sac, parler de tout, de rien, de la chose la plus insignifiante jusqu'à la plus importante, je peux demander ce qui me passe par la tête; comme s'il n'y avait plus de règles.
L'espace d'un instant j'oublie même parfois qui il est, qu'il est mon Maître.
Là, ça tourne "mal"; je me fait rabrouer, parfois gronder ou punir.
Quand il me laisse sans limites, c'est le côté "chien fou" qui ressort et je ne sais pas m'arrêter.
Alors il tire sur ma laisse, me ramène à ses pieds, me rend attentive, me fait la leçon, m'explique et vient le moment où je dois payer mon comportement...

Mais peu importe que je boude ou non ensuite, il est toujours là pour moi.
Bien entendu, j'ai tout intérêt à ne pas faire la tête et il sait comment s'y prendre pour changer mon humeur!

Sa constance me rassure.
Je serai désespérée que lui serait à peine entamé, m'a-t'il dit il y a peu.

Depuis le tout début, le premier jour, il me l'a dit, qu'il serait toujours là pour moi.
Que je pourrai toujours venir vers lui, peu importe que j'aie bien ou mal agi.

J'ai eu du mal à intégrer ça, je ne pouvais pas croire que quelqu'un puisse faire cela pour moi alors que c'était tout ce que je recherchais, pourtant, sans même m'en rendre compte.
Maintenant, je commence à comprendre et j'aime voir que c'est vrai, le vérifier.
Tous les jours je viens pointer mon museau et tous les jours il est là, quoi que je demande ou dise.

Je le plains quand je me rends compte du temps que cela représente, du peu de temps que M a en fait de libre... Il me le consacre tout entier.

Est-ce qu'on peut dire que je suis un hobby? Une passion?
Cette idée me fait sourire, elle n'est pas déplaisante!

Pour ma part, je suis aussi toujours là pour M.
C'est mon rôle après tout d'être là, disponible pour lui.
Et je n'ai jamais agi autrement que comme cela d'ailleurs, c'est ce que j'appellerai un comportement naturel.
Mais M agit différemment, il ne me confie pas ses soucis, il sait très bien se diriger tout seul!
J'aimerai pourtant qu'il partage cela avec moi mais, il dit que ce n'est pas dans mes attributions alors, j'obéis.
J'ai pourtant un espoir... On dit que ça fait vivre!